Adekar : Du bois pour affronter l’hiver
Le raccordement de la commune d’Adekar, à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Béjaïa, du moins les localités excentrées et recluses, au réseau du gaz naturel traîne en longueur.
Désappointés et désillusionnés, les résidents de ces contrées montagneuses, ouvertes à tous vents, exposées aux rigueurs de l’hiver et au déchaînement, souvent imprévisible et violent, des éléments, n’ont pas manqué de constituer opportunément leurs stocks de bois sec. «Dès que la canicule estivale marque le pas, certains villageois commencent à sillonner les champs et les maquis et à arpenter les étendues forestières en quête de bois.
En raison de la topographie accidentée du relief, les rondins de bois sont rassemblés en fagots. Les terrains étant le plus souvent accidentés, les fagots de bois sont déplacés dans un premier temps dans des espaces accessibles aux véhicules. Une fois le ramassage terminé, on loue un camion ou un tracteur agricole pour charger le combustible», dira un vieillard d’Adekar, rencontré à Toukval.
D’autres habitants s’y prennent comme au temps jadis. Ils transportent leurs provisions de bois à dos d’âne. «Avec la sécheresse endémique qui sévit, les incendies de forêt et la surexploitation des ressources forestières, le bois commence à manquer», relève un villageois d’Assif El Hammam, affairé à débiter du bois fraîchement acheminé d’une forêt toute proche.
Le recours à l’achat de bois est une autre alternative très prisée par les habitants. Néanmoins, l’acquisition de ce combustible n’est pas à la portée de toutes les bourses. «Une remorque de tracteur de 4 stères environ est cédée entre 12 000 et 14 000 da.
De quoi tenir deux à trois semaines tout au plus», souligne un quadragénaire d’Adekar. «Les revendeurs achètent les rondins de bois auprès des services forestiers à des tarifs dérisoires pour les revendre à prix d’or. Certains intermédiaires sans scrupules se font un argent fou sur le dos du citoyen», dénonce un père de famille.
Selon des informations obtenues auprès d’un agent forestier, le prix du bois à la source ne dépasse pas les 200 da la stère, équivalent à 1 m3. «Le bois est disponible et à prix réduit.
Depuis la fin de l’été jusqu’à la fin novembre, nous avons vendu pas moins de 15 000 stères de bois sec, dont près de 90% pour la seule région d’Adekar», confie-t-il.